Fete des lumieres 2007

Presse

quelques articles de presse sur la fete des lumieres 2007

LE MONDE

Reportage
Pour sa neuvième édition, la Fête des lumières n'a pas ébloui Lyon
LE MONDE | 10.12.07 | 16h31 • Mis à jour le 10.12.07 | 16h31
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'est un mauvais cru qui risque de laisser quelques aigreurs au maire de Lyon, à trois mois des élections municipales. La Fête des lumières de Lyon, qui s'est terminée dimanche 9 décembre, prometteuse sur le papier, restera sans doute comme la plus mauvaise édition de ces festivités, créées en 1998 par Henry Chabert, adjoint (RPR) au maire d'alors, Raymond Barre, et reprise par son successeur, le socialiste Gérard Collomb.


Soucieux de ne prendre aucun risque, les organisateurs ont abandonné les propositions trop conceptuelles qui avaient, voilà deux ans, rebuté les Lyonnais, pour recentrer le travail des artistes sur la lumière. Soixante-dix installations ont été déployées dans la ville pendant quatre jours, notamment entre la place Bellecour et la place des Terreaux, parcours traditionnel des déambulations du public.

Résultat : malgré un budget de 1,8 million d'euros, un travail a minima, avec des réalisations peu ambitieuses et parfois déficientes. A l'image de "New Tone" proposé par Jacques Rival, sur la place de la République, au coeur de la presqu'île, une reproduction gigantesque du pendule de Newton, ces cinq boules suspendues dont seules celles situées aux extrémités s'entrechoquent. Le mobile lumineux, dont la structure semblait bricolée avec du papier aluminium, est resté désespérément statique en dépit des effets de lumières.

L'éclairage de la basilique de Fourvière, confié à Gilbert Moity, était aussi peu performant. L'artiste, qui avait opté pour une mise en lumière à contre-jour de cet édifice qui domine toute la ville, n'a pas réussi à créer l'effet puissant de halo attendu.

Sur la place des Terreaux, devant l'hôtel de ville, le kaléidoscope de Jean-Yves Orcel, vanté par les organisateurs comme le "clou de cette fête", était censé transformer les façades en vitraux. Il est tout juste parvenu à diffuser une lumière bleuâtre.

Quelques tableaux ont échappé au fiasco, comme cette cabine téléphonique transformée en aquarium à poissons, cette vigne lumineuse poussée sous le cloître de l'hôtel-Dieu ou encore la statue de Louis XVI sur la place Bellecour mise sous cloche, telle une boule de neige. Mais ces quelques belles réalisations n'effacent pas l'impression générale d'une fête qui peine à se renouveler, alors que d'autres villes s'en sont inspirées, à l'instar de Paris et sa Nuit blanche.

Sophie Landrin

LE PROGRES

 

Article du lundi 10 décembre 2007

Fête des Lumières 2007 : tellement zen, tellement bondée !


Bilan d'une édition dominée par des records d'affluence et un minimalisme des installations, au détriment du spectaculaire


Pour le gros show son et lumières, il faudra repasser. La Fête des Lumières jouait délibérément la carte du minimalisme cette année : peu d'artillerie lourde donc, mais un spectacle plus subtil que les années précédentes, souvent réussi et parfois complètement raté.
Le bémol, c'est qu'une bonne partie du public, particulièrement dense samedi dans les rues de Lyon, a regretté de ne pas avoir grand-chose à se mettre sous la dent. La foule, venue en masse pour voir du majestueux et du clinquant, n'a pas toujours apprécié. « Il n'y a pas grand-chose à voir », « Ça manque un peu de lumière », déploraient certains badauds, avec un peu de mauvaise foi. Difficile il est vrai de goûter des installations censées figurer un champ paisible ou un jardin retiré quand on se marche sur les pieds.
Il faut dire que le public s'est déplacé comme jamais ce week-end. Japonais, coréen, italien, espagnol ou russe : on parlait toutes les langues dans les rues de Lyon. Selon les organisateurs, l'objectif de 3,5 à 4 millions de visiteurs sera largement atteint. Un bon point pour l'image de la ville et les bourses des commerçants. Après tout, c'est ça l'enjeu de la Fête des lumières : faire briller la ville de mille feux et le plus loin possible.

Bucolisme zen
Qu'avons-nous goûté dans ce grand fourre-tout lumineux ? Beaucoup de choses à vrai dire, à commencer par les installations des étudiants des Grands Ateliers de l'Isle d'Abeau en bas des pentes. Un grand coup de chapeau notamment aux parapluies en suspension et à la lunette astronomique projetant les images des passants sur les façades. Mention spéciale également pour les illuminations des berges du Rhône, On peut parler aussi de réussite pour le cloître de l'Hôtel-Dieu et pour les projections végétales sur le chevet de l'église Saint-Nizier, deux installations figurant le passage des saisons. Ces illuminations exprimaient très bien l'ambiance générale de cette Fête des Lumières, dominée par un certain bucolisme zen. Parmi les déceptions, car il en faut bien : la manifestation a délaissé les quais de Saône, un site pourtant magnifique. Et la place des Terreaux a encore laissé le public sur sa faim, avec une boule à facette géante qui n'éclairait pas grand-chose. Sur le même site, il y avait déjà eu des ratés techniques l'an dernier et on avait frôlé la catastrophe il y a deux ans avec des mouvements de foule incontrôlés. Les Terreaux sont-ils maudits ?
Morgan Hamon

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Faut-il pérenniser la bulle de Bellecour ?
Et si on transformait la boule à neige de la place Bellecour en installation pérenne ? Vu le succès de l'animation humoristique qui emballait le Roi Soleil pour l'hiver dans une bulle rose du meilleur goût, sous une pluie de flocons, ce ne serait pas une si mauvaise idée. Les amoureux de la défense du patrimoine eront sans doute la moue. Mais ce serait l'occasion rêvée de prouver que les Lyonnais ont le sens de l'humour, non ?